PORRETTA 2009

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Porretta Sweet Soul Music Festival

les chroniques de Jean Claude Morlot sur SoulCorner.com

 

le reportage de Dror

 

Encore un voyage à Porretta, le troisième, je commence à avoir mes petites habitudes, je commence même à avoir un regard "sociologique" et pas uniquement de fan de musique. Je suis toujours autant fasciné par cet événement dans une si petite ville qui rassemble des musiciens et des fans du monde entier, dans une ambiance familiale mais aussi un peu surréaliste, comme un monde parallèle, où le mot "star" n'a pas le même sens que pour le reste du monde, où le temps s'est arrêté depuis 40 ans...

Cette année, une différence pour moi, je venais avec des amis, pas particulièrement des fans de soul, mais attirés par ma description. L'une d'entre eux, Aline, dessine et illustrera peut-être une autre version de ce "reportage". L'une des conséquences est qu'on n'arrive pas une heure en avance à chaque concert. Du coup, on se retrouve loin, derrière les gradins, et les photos ne sont pas très belles. Mais voici une petite description du déroulement des événements, tels que je les ai vus...

 

DAY 1



Un peu trop de groupes prévus pour cette première soirée. Le bon côté est que chacun fait un réel set plutôt que 3 chansons chacun comme l'an dernier. Le mauvais côté est qu'on fatigue et on se lasse. Le groupe d'
Austin de Lone est excellent mais je trouve qu'il n'a pas besoin de faire un réel set. Je ne parlerai pas non plus de James Thompson ou de Jesse Dee qui n'étaient pas à proprement parler mauvais (même Jesse Dee que j'attendais au tournant et qui a une voix, à mon avis, aussi faible que celle d'Eli Paperboy Reed) mais qui étaient juste "de trop" dans ce contexte. La soirée a débuté à 21h pour se terminer vers 2h du matin... Dans le public, les membres du CIV semblent bien prendre leur pied...



Vaneese Thomas, robe noire, avec son propre groupe de musiciens italiens et de choristes américaines, très bons. Avec un répertoire classique, mais qui sort du simple hommage à Otis Redding.

Use Me (Bill Withers) / What's Going On (Marvin) / I Can't Stand the Rain (Ann Peebles) / Nutbush City Limits (Tina) / A Woman's Love (Carla) / Soulfull Dress (Sugar Pie) Un blues qu'elle a écrit pour son père / The Break Down (Rufus) / Respect Yourself (Staples).


Bobby Johnson, costume noir. Là aussi un vrai set et un répertoire aussi assez original (par rapport à d'autres chanteurs cette semaine) et varié, Bobby assure aussi bien sur les slows que sur les morceaux rapides, et quel déhanché!!!

Signed Sealed Delivered I'm Yours (Stevie) / How Sweet it is (Marvin) / If You Don't Know Me By Now (Harold Melvin) / I Can See Clearly Now (Johnny Nash) / Cold Sweat (James Brown).



Oscar Toney Jr.
Embonpoint, costume rose, chaussures roses pour ce chanteur qui pour moi a joué le rôle d'un excellent entertainer mais d'un chanteur qui a perdu ses qualités vocales. Un set ultra classique avec en particulier le massacre de For Your Precious Love, heureusement rattrapée par une version excellente et interminable de For The Good Time, chantée pendant qu'il parcourt les gradins en serrant les mains des spectateurs.

Can't Turn You Loose (Otis) / The Dock of the Bay (Otis) / Any Day Now / The Dark End of the Street (James Carr) / Mr Pitiful (Otis) / For Your Precious Love (Otis) / For The Good Time (Al Green).
 

 

    

Oscar Toney Jr.   -   Percy Wiggins




Percy Wiggins.
Costume jaune. Belle voix douce qui met un peu de temps à se mettre en place, belle prestance mais peut-être un peu statique. Voix un peu aiguë qui se prête aux reprises d’Al Green et de Sam Cooke. Et puis ses propres « tubes ».

Let's Stay Together (Al Green) / It Didn't Take Much For Me To Fall In Love / Book Of Memories
Can't Find Nobody To Take Your Place / Perfect Gentleman / Sam Cooke Medley: Cupid, Wonderful World, Having A Party, Bring It On Home To Me, Cupid.





DAY 2



Un nombre incroyable de gens, nous sommes assis encore plus loin! Peut-être 2000 personnes ? La aussi un set trop long d'Austin de Lone et d'Irene Fornaciari feront que la soirée durera de 20h à 2h du mat, sur les rotules...

Spencer Wiggins. Costume rouge. Belle voix bien conservée avec des accents gospel, mais ce n'est pas un aussi bon entertainer que Oscar Toney Jr. Répertoire très personnel, je ne me souviens plus pour quelle chanson il change les paroles pour la rendre plus "churchy"...

You're My Kind of Woman / Take Me Just As I Am (Solomon Burke) / Old Friend (You Asked Me If I Miss Her) / Uptight Good Woman / Don't Put No Gravestone On My Grave (Charlie Rich) /Deux morceaux gospel dont Key to the Kingdom



 




Toni Green.
Robe blanche très décolletée. Show très énergique, très sympathique, qui change de la sécheresse relative des frères Wiggins. Toni parle beaucoup, rigole, fait
participer le public et chante un répertoire bon et original même si, d'après Jean-Claude Morlot, c'est Graziano qui le lui a suggéré. Elle rend un bel hommage à Michael Jackson en enchaînant une très belle version de A Change is Gonna Come de Sam Cooke avec la fin gospelisante de Man in the Mirror qui comporte aussi la phrase "I'm Gonna Make A Change". A noter que Toni et J. Blackfoot sont accompagnés, en plus du group d'Austin de Lone, du guitariste Thomas Bingham.

Soulville (Dinah) / Dr Feelgood (Aretha) / Breaking Up Somebody's Home (Ann Peebles), où elle fait danser deux excellents participants du public. A Change is Gonna Come - The Man in the Mirror (Sam Cooke / Michel Jackson) / Say A Little Prayer (Dionne) / At Last (Etta).

 


 


J Blackfoot,
costume bleu. Le tempo ralentit, il s'assoit souvent mais garde quand même une belle voix et si son répertoire est assez classique (à la fin du week-end on connaîtra tous le numéro de téléphone de Wilson Pickett par coeur), il alterne les morceaux lents et rapides. Il finira par tomber la veste...

634 5789 (Wilson Pickett) / I'm In Love (Wilson Pickett) / Medley avec I Stood On The Sidewalk , I'll Understand et Hearsay / Medley Sam and Dave avec Soul Man et You Don't Know Like I Know / Who's Making Love (Johnnie Taylor) / Taxi / Can't Turn You Loose (Otis).





Solomon Burke.
Celui que tout le monde attendait. Il ne déçoit pas. Il reste le meilleur entertainer. Alors qu'il donne toujours le même show, il réussit à faire croire que le show de ce soir (comme tous les soirs) est plus spécial que les autres et varie les interactions avec le public, comme par exemple l'habituelle distribution de roses et de colliers. Entouré de son propre groupe excellent et de 4 femmes en robes rouges courtes (2 violonistes et 2 choristes, sa fille et sa petite fille). Assez vite la scène est envahie de fans qu'il gère admirablement bien sur son fauteuil de roi. A la fin, il est rejoint au chant par Irene Fornaciari, la fille de Zucchero et ce dernier vient l'embrasser sur scène en coup de vent.

 

 


Il commence par trois titres qui proviennent apparemment d'un nouvel album qu'il vient d'enregistrer à Memphis avec Willie Mitchell. Ca sonne bien, très old school.

Cry To Me / Soul Searching / The More, un morceau de Swamp Dog qu'il chante apparemment pour la première fois depuis 15 ans.
Medley avec Dock of the Bay, Fa Fa Fa Fa, Stand By Me / Down in the Valley / Tonight's the Night / I Can't Stop Loving You.

Deux chansons par sa 37ème petite fille (sur 90) et sa 14ème fille (sur
21)!!! / Don't Give Up On Me / I Want to Go Home / Proud Mary (avec Irene Fornaciari) / Medley avec Good Golly Miss Molly et Tutti Frutti / What a Wonderful World / Everybody Needs Somebody / When the Saints Go Marching In.


 

 


DAY 3



 
La troisième soirée c'est la soirée "best of". Chaque artiste n'a qu'un quart d'heure, ce qui ne leur donne pas vraiment une chance de s'exprimer aussi bien que les jours précédents. Les morceaux sont hyper classiques (trop!) mais au moins, cette année, ils n'auront pas rechanté tous les mêmes morceaux que les soirées précédentes. De mon côté, assis plus près, j'ai pu prendre de plus belles photos.

Le tout est précédé du set du CIV de notre Jeff Jacomino. Les morceaux sont assez classiques (sauf Lean On Me, qui m'a beaucoup ému) ce qui paraît normal pour un groupe d'étudiants: on commence par décortiquer les classiques ! Tous les membres du groupe sont successivement mis en valeur même si c'est Valencia, la jeune Aretha Franklin, qui est la plus mise en avant au chant et le jeune guitariste ainsi qu'un saxophoniste du côté des musiciens. Mais ce sont les arrangements des instruments à vent et des voix qui m'ont le plus impressionné. Le groupe a été rejoint par Bobby Johnson à la fin.

Respect (Aretha) / Shake Your Tailfeather (version Ray Charles) / Lean On Me (Bill Withers)
Medley: Everybody Needs Somebody To Love, Can't Turn You Loose, Soul Fingers, Soul Man When Something Is Wrong With My Baby (Otis et Carla) / Satisfaction (Rolling Stones, version Aretha) / Chain Of Fools (Aretha) / Rufus Thomas's Back In Town (Dan Penn) / Knock On Wood (avec Bobby Johnson) / 634 5789 (Joe Tex)

Bobby Johnson, costume blanc, chemise jaune, très en forme, pour un set très classique.

Hold On I'm Coming / Sweet Soul Music.


Jesse Dee, l'occasion d'aller aux toilettes

Vaneese Thomas, en blanc , Gee Whiz (belle version de ce morceau assez banal) / Respect.
 



 

Percy Wiggins, costume noir, chemise rouge, pas très en voix / Book of Memories / Can't Find Nobody To Take Your Place


Oscar Toney Jr., costume jaune, avait parié avec les musiciens qu'en 15' il aurait le temps de faire son set ET de serrer la main de chaque spectateur. Il expédie donc ses 3 premiers morceaux en 5 minutes et passe ensuite 10 minutes à interpréter le 4ème en parcourant, en effet, tous les gradins! Succès garanti!

For Your Precious Love / The Dark End Of the Street / Mr. Pitiful /For The Good Time



Toni Green, robe noire / Tell Mama (Etta James) / Hold On (Toni Green) / Breaking Up Somebody's Home (Ann Peebles), où elle fait danser deux autres participants du public.



J. Blackfoot, Costume noir / Soul Man / Taxi.



Spencer Wiggins
, costume rouge, pas très en voix non plus / Inner City Blues (avec paroles churchy) / Uptight Good Woman



Final, très sympathique mais un peu longuet... / 634 5789.



One More Time: Bobby Johnson / Them Changes (Buddy Miles).



Pour une fois ça ne se termine pas trop tard (minuit et demi ?) et donc on peut aller à la Veranda, la pizzeria où l'on retrouve tout le monde, aussi bien les musiciens que les fans francophones (cette année: Alain, Guy, Julien, Frédéric, Isabelle, Christophe, Aline, Bruno, Houda, Dror, Jeff et sa bande, Jean-Claude, Alain, Phil, Bobby, Marie Jo...).



En résumé, je dirais que cette année aucune star n'a écrasé le festival (hormis Solomon Burke par sa stature, dans tous les sens du terme, mais ce n'est pas une révélation) mais qu'aucun chanteur n'a démérité non plus. Une sélection donc que j'ai trouvé assez homogène et de grande qualité.



A l'an prochain, bien sûr!



Dror
 


 

       

 

 

les titres les plus joués:

Sans compter les morceaux de Solomon Burke chantés par lui même,
 j'ai compté les reprises de:

Otis Redding (7, dont Can't Turn You Loose chanté 3 fois)
Aretha Franklin (6)
Sam Cooke (5)
Sam and Dave (3, dont Soul Man chanté 3 fois)
Marvin Gaye (3)
Wilson Pickett (2, dont 6345789 chanté trois fois)
 

       

Laura Haener en compagnie de Toni Green / Toni sur scène / Toni et ses fans
 

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